Viatcheslav Répine

roman 1998, réédition 2020, 2 volumes

vol. 1: 384 p. (édition imprimée)
vol. 2: 616 p.

langue : Russe

Ce roman est écrit en russe à Paris pendant la période de 1990-1998 et paru en 1999, réedité en 2021.

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résumé de l’éditeur

Trois grandes lignes forment la trame du récit. La vie d’un avocat français d’origine russe, le destin d’une famille française, “compliquée”, et une affaire de justice impliquant un ancien légionnaire. L’action se passe en France, en Russie, aux États-Unis, en Afrique. Écrit dans un style contemporain, réaliste, c’est un roman sur notre époque.

La revue littéraire moscovite «Novy Mir» a été le premier lecteur du manuscrit. A sa demande a été rédigée une version courte. Le projet de publication a dû être abandonné, car même en version courte, le texte restait trop volumineux pour entrer dans le cadre d’une revue et perdait aussi en qualité. Les rédacteurs des autres principales revues littéraires russes étaient unanimes: ne pouvant se comparer à rien d’analogue dans la littérature russe actuelle par l’écriture, mais aussi par son ouverture sur le monde extérieur, le roman méritait d’être publié sans plus attendre, dans sa version intégrale.
Le livre est paru aux Éditions des Terra, l’une des plus importante maison d’édition russe de l’époque, en janvier 1999.
Le roman se compose de quatre parties, un avant-propos du narrateur, un post-scriptum, et le journal intime du personnage central.

La critique russe a accueilli le livre avec enthousiasme et avec une certaine contradiction. Elle a été surprise par la rupture de l’auteur avec la conjoncture dominante de la littérature russe actuelle et presque offensée qu’un livre de cette qualité soit né hors de Russie.
Le roman a été sélectionné pour le Booker-price russe.

La premiere édition russe du ‘Mal des Étoiles…’, en version papier, a vu le jour aux Terra Publisher, 1999, Moscou.

Les Éditions Albin Michel, Paris, avaient commencés, sous la direction de Lucia Cathala-Galinskaïa et en collaboration avec l’auteur, de prépare le texte à la traduction. Mais ce projet à du être abandonné, le texte restant trop volumineux pour la traduction (130 chapitres).
Ce roman n’est pas traduit en français à ce jour.

 

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avis en bref, critiques

Novy Mir, Moscou, 1999, №6. Critique.
traduction du russe

Il est possible que ce soit la un des textes les plus intéressants et une des œuvres les plus importantes de ces dernières années.
(…)
Écrit dans un genre, un ton, et sous un angle qui présuppose l’existence d’une vérité et préfère ignorer les paradoxes, le livre s’avère de bout en bout paradoxal. Premièrement parce que ce roman contemporain a tendance a ignorer les approches, méthodes et types de réflexion caractéristiques de la littérature du vingtième siècle. (…) Ensuite le roman, dont le est thème russe et qui s’affilie presque démonstrativement a la “grande” littérature russe classique, — plus profondément et plus sérieusement que les stylisations actuelles, les remakes, ou les œuvres des écrivains “patriotes du terroir” — n’a pas été écrit en Russie. Ceci n’aurait rien d’extraordinaire — après tout l’auteur est russe, et l’émigration n’est pas un schisme — si ce n’était le net sentiment qu’on ressent a la lecture des premières pages: il n’y a personne en Russie aujourd’hui qui puisse écrire des textes de ce genre, il n’y a pas de contexte qui puisse le permettre, et plus grave encore —  il n’y a rien qui puisse servir de matière a produire des œuvres comparables.
(…)
Le Mal des Étoiles” est une œuvres pondérable. A côté d’elle, les œuvres volumineuses de ces dernières années (“Underground” de Makanine, “La Ronde” de Outkine, l’accumulation de mots du philologue M. Prorokov “BGA” de la dernière liste du Booker) font figure de récits de longueur moyenne, et le format russe habituel semble se réduire a la nouvelle.”
(…) Le roman traite du destin d’un français aisé d’origine russe et peut être lu comme le récit du réveil du sang russe chez le protagoniste, d’ou s’ensuit inévitablement un profond conflit intérieur avec le système de valeur de la société occidentale. L’intention de l’auteur était probablement d’opposer aussi a l’occident l’idée orthodoxe selon laquelle sans la foi, toute chose est dénuée de vie. L’occident n’est cependant nullement dénigré. Répine — ceci n’est pas sans importance — n’a surtout rien d’un idéologue.
(…) Le roman quelque part traditionaliste de Viatcheslav Répine s’avère plus expérimental que nombres d’œuvres d’avant-garde, l’auteur a le courage et le talent non seulement de diriger, mais d’accompagner son personnage suivant une “ligne” justement modelée et suffisamment indépendante de la volonté de l’auteur.
(…) Il est dommage qu’une telle vision du monde ait disparu en Russie. Dommage qu’il n’y ait nulle part ou concentrer ses forces pour qu’elle revienne.

 

“Novye Izvestia“, Konstantin Kédrov, Moscou, 18 mars 1999
traduction du russe

… Plus que le roman en soi, ce qui m’a personnellement intéressé, c’est la dernière partie du livre, “Le journal intime de Piotr Vertiaguine”. Ce qui m’a frappé, c’est sa réussite éternelle et son appartenance presque organique à ce que nous avons coutume d’appeler, faute d’autres termes, nos classiques.
(…)
Nous avons devant nous une prose très russe et très française en même temps. Certaines idées articulées par l’auteur semblent être françaises, mais le spleen est russe, ardent, tchékhovien, levitanien, bien que l’action se déroule pour la plus grande partie en France.

“Ce que nous appelons en art ‘Avant-gardisme’ ne peut exister que dans le cas ou la novation s’oriente vers une recherche de nouvelles formes, mais en aucun cas vers celle de nouveaux contenus. Les cultures qui permettent à leurs ‘novateurs’ de se mêler de leur contenu sont sur le déclin.”

Ce remarquable conservatisme spirituel de Viatcheslav Répine est particulièrement attirant. A la suite des classiques russes du 19ième siècle, V. Répine, a la fin du 20ième siècle, pense que toute culture possède un “contenu” inextinguible et qui perdurera a jamais.
(…)
Viatcheslav Répine a écrit sa prose en silence et ce n’est pas un hasard que il en ressort un silence de maison de repos. Mais l’asile de fous, ou personnage principale écrit son journal, est aussi une maison de repos. Comme tout bon livre on peut l’ouvrir ce roman au hasard des pages et tomber sur une pensée ou sur une autre.

“L’amour, que on peut ressentir pour la nature, est très souvent une expression, bien que inconsciente, de l’amour de Dieu. L’indifférence envers elle cache l’ignorance et le refus de croire a son existence très affiché”.

On peut réfuter, on peut répondre, ou simplement aller feuilleter plus loin. C’est de cette prose russe sans prétention dont on a autant en Russie qu’en France depuis longtemps oublié l’existence. Elle n’est pas pour les touristes, pas pour les aborigènes. Mais pour ceux qui n’ont pas désappris a lire et a penser.

 


 

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